Ajoutons à cela que les effectifs élèves de l’ensemble du second degré augmentent à chaque rentrée scolaire dans notre pays, et ce jusqu’en 2023. En 2021, il y avait 43 400 élèves. 24 400 élèves supplémentaires sont attendus en 2022.
Dans notre académie, ce sont 2811 élèves en plus en collèges et lycées. Pourtant, 60 postes d’enseignants sont supprimés alors que pour maintenir le taux d’encadrement, il aurait fallu augmenter de 235 le nombre d’enseignants.
Depuis 2002, l’académie a perdu près de 10% de ses enseignants. Les chiffres de la DSDEN sont sans appel : la baisse du taux d’encadrement représente la disparition de 1900 heures, c’est-à-dire l’équivalent de 105 postes. Alors que nous devons faire face à l’arrivée de près de 3000 nouveaux élèves, un seul établissement a été construit.
Comme souvent, les collèges REP+, considérés comme « surdotés » sont les plus impactés par ces décisions ministérielles.
Comment, dans ces conditions, pouvons-nous continuer à encadrer nos élèves ? Comment, avec des classes surchargées, pouvons-nous progresser dans nos missions et offrir aux élèves des enseignements personnalisés ? Comment, enfin, pouvons-nous accepter que vous rendiez plusieurs millions d’euros sur le budget de l’Education Nationale, alors que cet argent nous fait cruellement défaut ? Si pour vous ces millions ne sont, encore une fois, que des chiffres, pour nous, ce sont des postes de professeurs pour accompagner nos enfants, ce sont des heures de demi-groupes, des cours de soutien, des recrutements d’AED ainsi qu’une revalorisation de leur salaire, la possibilité d’un enseignement plus adapté aux besoins des élèves…
S’il est des élèves à besoin éducatifs particuliers, ce sont bien les élèves en situation de handicap. Or, au Collège Mallarmé, ces élèves ne bénéficient pas de l’accompagnement humain qui leur est nécessaire et dû pour être scolarisés dans les meilleures conditions.
A titre d’exemple, nous avons ouvert en septembre 2021 un dispositif ULIS. Le jour de la rentrée, aucun AESH n’était nommé dans l’établissement, ni pour accompagner ces 10 nouveaux élèves, ni pour accompagner les élèves en situation de handicap scolarisés dans des classes ordinaires. De plus, depuis janvier, 2 personnels AESH sont absents et non remplacés, les 10 élèves de l’ULIS n’ont plus aucun accompagnement humain en dehors des heures de présence dans le dispositif. Comment mettre en place une véritable inclusion scolaire dans ces conditions ? La mise en place des PIAL et la mutualisation des moyens ne permet pas de combler les absences quand celles-ci sont importantes. Il devient urgent de recruter des AESH en nombre suffisant pour fonctionner dans de bonnes conditions. Cela doit s’accompagner de mesures pour enfin offrir aux AESH un véritable statut de la fonction publique, ainsi qu’une rémunération décente et qu’un accès à une formation qualifiante à la hauteur de leurs missions.