Ajustements de rentrée 2024
Répartition des postes AED du département 13
Bilan du Groupe de Travail du CSA-Départemental du 18 Octobre
Bouches-du-Rhône
PARTIE REPARTITION DES POSTES AED :
EN 2025, NOUS VOULONS 38 AED EN PLUS !
– POUR COMPENSER LA HAUSSE DEMOGRAPHIQUE
– POUR LES ETABLISSEMENTS D’EDUCATION PRIORITAIRE ET LES LYCEES PRO
La CGT demandait depuis au moins une année un Comité Social d’Administration départemental 13 (CSA SD) spécifique sur l’emploi des Assistant·es d’éducation, pour connaître leur volume d’emploi et leur répartition.
Enfin, à la rentrée 2024, nous avons réussi à obtenir, avec le Snes-FSU, un Groupe de Travail (GT, qui serait suivi d’un CSA officiel) de rentrée avec l’ordre du jour suivant : ajustements de juin (de la DHG des collèges) ; répartition des emplois AED ; situation du recrutement des AESH ; bilan de la réforme dite du « choc des savoirs ».
Ci de suite nous vous livrons un compte rendu analytique de la partie AED ce GT. Les autres points à l’ordre du jour sont traités dans un autre article, LIEN ICI. En accompagnement, vous pourrez trouver les documents fournis par la DSDEN et d’autres documents utiles. Construisons la mobilisation pour les mois à venir.
Assistant·es d’éducation, combien il y en a ?
Dans le département, il y a 1452,5 équivalent temps plein (ETP) d’Assistant·es d’éducation (AED) + 13,5 ETP pour le remplacement. Un ETP équivaut à un temps complet d’AED. Cela ne veut pas dire 1452 emplois à temps complet et un demi-poste sur l’ensemble des établissements : dans les faits, ces 1452,5 ETP représentent plus de personnes car beaucoup sont à temps partiel (mi-temps, 80%…).
La Directeur Académique des Bouches-du-Rhône (DASEN) n’a pas su nous dire précisément à combien de personnes cela correspond (la DSDEN ne s’occupe pas de la partie « ressources humaines »…). Le Rectorat nous donne l’information dans son rapport social : il y a 1962 AED dans les Bouches du Rhône, dont 1165 femmes et 797 hommes.
Ce volume d’emploi est-il suffisant ?
Devinez ?
Ce volume global est le même que l’année précédente. L’enveloppe n’a donc pas baissé ni augmenté. Pourtant le nombre d’élèves a augmenté. Par exemple, en collège (hors Cité Internationale, v. ci-bas) il aurait fallu 5 ETP supplémentaires pour maintenir le même taux d’encadrement à la RS2024. Mais si on note que ce volume est le même depuis au moins trois ou quatre ans, les pertes en ETP sont bien plus importantes. Et sur le terrain les besoins sont criants…
Si on fait le calcul depuis 2020, il aurait fallu 30 ETP supplémentaires à la rentrée 2024 pour maintenir le même taux d’encadrement d’il y a quatre ans. Mais on verra plus bas qu’il risque de manquer à la rentrée 2025 plus d’AED que cela…
Comment sont-ils répartis ?
Ces ETP sont repartis sans véritable règle. Jusque l’an dernier, la DSDEN continuait d’appliquer un vieux système de répartition. Cette année le Dasen (arrivé dans le 13 au printemps 2023) a décidé d’importer sa méthode, fondée sur un ratio selon le type d’établissement (v. ci-bas dans ce paragraphe). Néanmoins, l’application de ce ratio est trop mathématique et elle ne respecte pas les réalités. D’où un travail d’ajustement qui s’est fait entre le Dasen et les directions, méthode qui n’est pas des plus transparentes (de l’aveu même du Dasen).
Voici le ratio :
1 ETP de AED pour 47 élèves en collège rep+
1 ETP de AED pour 80 élèves en collège rep
1 ETP de AED pour 105 élèves en collège type 1
1 ETP de AED pour 112 élèves en collège type 2
1 ETP de AED pour 112 élèves en collège type 3
1 ETP de AED pour 159 élèves en lycée général et technologique
1 ETP de AED pour 85 élèves en lycée professionnel
Les dispositifs particuliers ou les internats pèsent-ils dans la répartition ?
Oui et non. Pour les dispositifs particuliers (Ulis, Upe2a, dispo relais, classe passerelle…), il n’y a pas de barème clair : selon la DSDEN l’enveloppe d’ETP d’un établissement est globale, c’est l’établissement qui décide d’attribuer un 0,5 ETP à un dispositif par exemple. Néanmoins cela a pu être pris en compte dans le dialogue entre Dasen et directions, sans que cela constitue un critère en soi.
Il y a un barémage un peu plus mathématique pour les internats (avec une différence entre internat pour mineur•es et pour majeur•es), que la DSDEN ne nous a pas donné… Mais là aussi cela resterait quelque chose d’officieux et de flexible.
Tout cela ne concerne pas les microstructures (v. paragraphe sur la Cité Internationale).
Pourquoi en REP+ ou en lycée professionnel nous avons perdu des moyens AED ?
Nous comprenons que cela a représenté un choix de la part du Dasen de transférer des ETP vers des établissements de type REP ou Type 1, d’après lui pour faire face à une paupérisation de ces établissements. Mais cela a déshabillé des établissements qui n’en avaient pas moins besoin, notamment les collèges REP+ et les lycées professionnels, qui décrochent. Là aussi, cela est dû à la nouvelle politique imposée par le Dasen.
Voici la balance de gains et pertes :
Collèges REP+ : -2,75 ETP ;
REP : +1,5 ETP en rep
Collèges type 1 : + 4,5 ETP
T2 : + 0 ETP
T3 : – 0,75 ETP
LGT : + 3 ETP
LP : – 2,5 ETP
Et la Cité Internationale, a-t-elle absorbé des emplois d’AED ?
Surprise : non, pas cette année. Et on peut dire la même chose pour les microstructures qui auraient des AED. L’explication est la même aussi, et la voici.
La Cité Internationale J. Chirac a 8 ETP d’AED, qui n’ont pas été ponctionnés sur l’enveloppe globale. Ils sont sortis des méandres liés à la grande opération de com’ de Marseille en Grand. Problème : ces moyens sont encore moins transparents, et surtout ils ne sont absolument pas pérennes tant ils dépendent de la volonté de l’Elysée. Rien ne garantit que l’an prochain ces moyens seront reconduits.
En plus des 30 ETP nécessaires pour absorber les hausses démographiques en collège, il faut que ces 8 ETP de la Cité Internationale soient intégrés directement et de façon transparente dans l’enveloppe académique. Soit déjà un total de 38 postes d’AED dont nous avons besoin à la rentrée scolaire 2025, sans nouvelle hausse démographique ! 38 ETP représente la dotation, en moyenne, de 5,5 collèges.
Comment remplace-t-on des AED absent·es ?
Avec les 13,5 ETP gardés de côté. Ce sont des moyens, pas de personnes. La DSDEN débloque ces moyens pour les établissements qui en ont besoin (pensez donc à faire remonter ces besoins). C’est l’établissement, ensuite, qui choisit si distribuer ces moyens en les proposant à l’équipe en place (augmentation de la quotité des AED en place) ou si recruter une nouvelle personne (pour des absences plus longues, notamment congé maternité par exemple). Ou encore, des HSE sont possibles (heures supplémentaires effectives) pour des remplacements courts.
Ces moyens de remplacement sont évidemment insuffisants. A l’heure où nous avons eu le GT, 10 de ces ETP étaient utilisés. Pour l’année précédente, la DSDEN a avoué avoir eu du mal à tenir l’année : à de nombreux moments les 13,5 ETP de remplacements étaient entièrement utilisés et des établissements sont restés découverts.
N’hésitez pas à nous faire remonter ces situations à 13@cgteduc.fr .
Quid de l’humain ?
La DSDEN réfléchit de manière technique, administrative : j’ai tant d’emploi, je repartis, en essayant de faire au mieux. Nous avons donc ramené de l’humain, pour parler conditions de travail et vécu. Le Dasen dit être disponible pour écouter les AED, leurs besoins. Il est prêt à recevoir des propositions de notre part. Nous y travaillons et en reparlerons dans nos réunions à venir.
Quelle place pour le « dialogue social » ?
Tout reste à construire. Le Dasen a reconnu le besoin d’un GT suivi d’un CSA SD au niveau du département (même si au niveau académique il serait aussi restauré) au printemps, entre le mois d’avril (quand on connaît la dotation départementale) et le mois de juin. Cela nous permettra d’avoir un suivi sur plusieurs années de ces questions et de demander de la transparence, ce que nous avons commencé à obtenir.
Nous ne rentrerons par contre pas dans la répartition de la misère : par exemple, une application du Système de Répartition des Emplois (SRE) similaire à celui qui est utilisé pour les CPE conduirait selon la DSDEN à des pertes lourdes pour les REP+. Bref, si l’administration veut nous faire partager la misère, nous devrons continuer d’exiger une augmentation de l’enveloppe globale.
La CGT a-t-elle fait remonter nos cas spécifiques ?
Nous avons abordé les quelques cas spécifiques que vous nous aviez fait remontés, en séance ou en marge. La DSDEN a balayé d’un revers de la main les cas concernant les questions de répartition d’AED, elle ne reviendra pas dessus. Néanmoins il nous semble indispensable de continuer à revendiquer plus de moyens pour faire remonter nos besoins, pour préparer le terrain pour les prochains GT et CSA, pour construire le rapport de forces. Pensez à faire des demandes d’AED supplémentaires (modèle en pièce jointe).
Pourquoi on ne CDise pas ou on fait surtout des contrats à temps partiels ?
Nous n’avons pas vraiment eu de réponse à cette question et aucun engagement n’a été pris face à nos demandes. Nous avons quelques idées sur la question des difficultés d’accès au CDI :
- Pour beaucoup de directions perdure l’idée fausse que le métier d’AED est un « boulot étudiant ». Risible quand on sait que 70% des AED de France ne sont pas en étude ni formation !
- Certaines directions craignent de perdre une partie de leur pouvoir sur les AED avec des AED en CDI, notamment si cette part augmente dans les établissements. La précarité et l’épée de Damoclès du non renouvellement son des outils puissants pour le management brutal.
Sur les temps partiels, nous comprenons plus difficilement cette stratégie, si ce n’est pour disposer d’un personnel plus interchangeable et prêt à accepter des augmentations de quotité de service ponctuelles pour compenser les absences.
Dans tous les cas, la CGT Educ’action revendique :
- Que la règle de base soit le temps complet sauf lorsque les AED font le souhait d’un temps partiel.
- Un accès au CDI sécurisé et plus transparent, par un passage obligatoire en Commission Consultative Paritaire des AED et AESH de tous les refus de CDI par l’administration.
Au-delà du CDI, la mise en place d’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AED, qui coexisterait avec des emplois d’étudiant•es-salarié•es avec une véritable décharge horaire permettant de suivre ses études ou formations dans de bonnes conditions